Echanges

AXE 2 : DISCUSSIONS COLLECTIVES SUR LA DETERMINATION ET LA VALIDITÉ DES INDICATEURS.

L’axe 2 a pour ambition de réunir l’ensemble des partenaires principaux et associés au projet ETAPE autour de la préoccupation commune que constitue la détermination d’indicateurs pertinents évaluant les dispositifs de formation et des acquis des stagiaires dans une logique d’auto formation ainsi que l’interrogation sur l’efficacité pratique de la méthodologie retenue. Pour cela, nous envisageons la rencontre entre les membres de l’école de la deuxième chance, le CIFAM, la Mission Locale, la Maison de l’emploi et Nantes Métropole, le CARIF-OREF ainsi que des chercheurs en sociologie, en droit et en sciences de l’éducation dont les thèmes portent sur l’insertion professionnelle des jeunes et le décrochage scolaire, la formation, l’alternance mais aussi sur l’argent et la santé des personnes modestes. L’ensemble des rencontres auront lieu à la MSH Ange Guépin qui nous fournira un lieu adapté aux échanges ainsi que le soutien en personnel et en matériel dont nous aurons besoin.

La première rencontre aura lieu en janvier 2012. Elle permettra la rencontre de chacun des partenaires et sera l’occasion d’impulser la gestion en réseau.

Ce deuxième axe s’organisera autour de deux types de rencontres :

⁃ Des échanges de savoirs autour des thématiques intéressants la question de l’enquête auprès des jeunes non ou peu diplômé.

⁃ Des échanges d’expériences avec des professionnels où seront mis en discussion méthodologie et indicateurs d’évaluation des dispositifs de formation.

1 – Les échanges de savoirs

Quatre séances d’échanges de savoirs seront organisées autour de quatre thématiques différentes de manière à définir des indicateurs pertinents visant à évaluer les évolutions sur chacun des domaines. Les échanges de savoirs, à l’occasion desquels tous les partenaires du projet ETAPE seront invités à participer, se dérouleront sur une journée. Chaque séance sera organisée par un chercheur spécialisé dans la thématique retenue. Celui-ci sera chargé d’inviter un ou deux intervenants extérieurs au groupe ETAPE pour apporter son expertise sur la question. Le responsable de l’échange de savoirs devra rédiger, en amont de la rencontre, un pré-rapport, récapitulant l’état des savoirs et des dispositifs existants, le contexte ainsi qu’une petite bibliographie. Ce document de travail sera envoyé à l’ensemble des participants avant la rencontre. A l’issue de la journée, il devra rédiger un bref rapport (de 5 pages environ) établissant un bilan des discussions et des indicateurs d’évaluation retenus. Ces textes seront mis en ligne sur le site de la MSH à la page du projet ETAPE.

Mars 2012 : Le processus du décrochage scolaire

Responsable : Pierre-Yves Bernard (MCF, CREN, Université de Nantes)

Le décrochage scolaire constitue un processus plus ou moins long qui n’est pas nécessairement marqué par un événement explicite qui marquerait la sortie effective de l’établissement scolaire8. Si le décrochage scolaire nous invite à penser l’ensemble de la trajectoire du jeune élève, l’échange de savoir autour de cette thématique nourrira notre réflexion sur la population des jeunes sans qualification étudiée et sur une méthodologie spécifique qui pense les indicateurs mesurant les effets du passage par la formation.

Juin 2012 : Pauvreté, précarité et rapport à l’avenir

Responsable : Pascale Moulévrier (MCF, Cens, UCO Angers)

Les jeunes qui entrent à l’école de la deuxième chance rencontrent des problèmes multiples qui peuvent se manifester par des difficultés d’argent. On sait que leurs rapports au temps et à l’argent sont intimement liés9 et que l’irrégularité des rentrées d’argent produit des effets très différents selon la représentation que l’on a de sa situation et la manière dont on se projette dans l’avenir10. Quelles rationalités les jeunes stagiaires mettent-ils en œuvre dans la gestion de leur budget ? Se modifient-elles au cours du passage par l’école ? Quels critères peut-on identifier pour évaluer les transformations dans les pratiques et les représentations ?

Février 2013 : Les pratiques d’accès aux soins

Responsable : Sylvie Morel (doctorante, Cens, Université de Nantes)

La question de la santé s’est rapidement révélée incontournable. L’ensemble du personnel de l’E2cel s’accorde pour dire qu’il existe de multiples et diverses problématiques de santé pour ce public qui se traduisent le plus souvent par des problèmes d’addictologie (cannabis, alcool…) ou psychologiques (état dépressif, troubles de l’alimentation…). Toutefois, les entretiens avec les jeunes ont révélé qu’aborder cette question santé uniquement sous l’angle du problème masquait une partie de la réalité. Ainsi, le fait d’être enceinte ou jeune mère procure également des ressources non négligeables et mobilisables dans la sphère de l’emploi et de la formation en dépit des freins que cela représente par ailleurs. En ce sens, les travaux de Séverine Gojard sur la socialisation au métier de mère, sur la diffusion et la réception des normes en la matière sont éclairants. Par ailleurs, la recherche menée par Sylvie Morel sur l’accès aux soins d’urgence mettant au jour l’existence de filières de soins différenciées socialement, montre que ces jeunes ne se situent pas dans les filières de « relégation sociale » mais davantage dans les circuits « classiques » de soins.

Juin 2013 : L’alternance ou l’importance du rapport à l’entreprise dans le parcours de professionnalisation

Responsable : Laurent Riot (Chargé d’études GERS, chercheur associé au Cens)

Si la formation en alternance favorise l’accès à l’emploi, elle produit aussi des effets moins immédiatement visibles et qui échappent à la quantification. Ainsi la littérature sur le modèle de l’alternance dans l’artisanat a mis en évidence un miroir identificatoire entre patron et apprenti de l’artisanat conduisant, chez les plus jeunes, à l’acceptation des règles du milieu12. Pascale Moulévrier a aussi mis en avant l’importance jouée par un « modèle » rencontré dans l’univers professionnel par des jeunes pauvres13. Françoise Chavanne constituera, au niveau de l’E2Cel une personne ressource s’agissant de la question de l’alternance en entreprise. Contrairement aux autres échanges de savoirs, celui-ci ne sera pas l’occasion d’inviter un expert extérieur puisque nous avons, dans l’équipe du projet ETAPE, plusieurs spécialistes des questions d’alternance, dont Laurent Riot, chargé d’études au GERS.

2- Les échanges d’expériences

Les échanges de pratiques ont pour but de recueillir plusieurs témoignages d’expériences d’acteurs du terrain en matière d’insertion et de formation et de mutualiser un savoir au service de la recherche de nouveaux indicateurs d’évaluation. Les rencontres auront lieu à trois reprises à la MSH Ange Guépin.

Mars 2012 : Les acteurs de la MGI

La MGI a pour objectif de réduire les sorties sans diplôme des établissements publics du second degré. Axée sur des activités de prévention et de formation, la MGI s’adresse avant tout aux jeunes âgés de plus de 16 ans exposé au risque de décrochage scolaire. Il nous semble ainsi intéressant d’organiser une rencontre avec les acteurs de la mission générale d’insertion du Rectorat des de l’académie de Nantes pour entendre le récit de leurs expériences pratiques et de connaître leur système d’évaluation du dispositif à l’échelle de l’académie.

Avril 2012 : Les acteurs du réseau de l’E2C France

Nous envisageons d’organiser une rencontre avec des acteurs de réseau E2C France. Cette rencontre s’enrichira grâce aux témoignages des fondateurs de l’école de la deuxième chance de Marseille, première ville de l’Union Européenne à mettre en place une École de la deuxième chance, avec notamment Jean-Paul Casalta, chef du Projet puis directeur de l’École de la deuxième chance de Marseille. Nous envisageons de convier l’école de la deuxième chance de Tours. Nous pourrions inviter également les deux jeunes structures régionales de Vendée et du Mans en cours de création d’une école à participer aux discussions.

Novembre 2012 : Les acteurs du dispositif Défense deuxième chance

Le dispositif « Défense deuxième chance », créé en août 2005 est géré par l’Épide (établissement public d’insertion de la défense). Système encadré par d’anciens militaires, il vise à assurer une insertion sociale et professionnelle pour des jeunes de 18 à 21 ans volontaires, sans qualification ni emploi par une formation comportementale, une remise à niveau scolaire et une préformation professionnelle. Nous envisageons d’inviter les acteurs du dispositif Défense deuxième chance de Combrée (Maine-et-Loire) à venir relater l’expérience de la mise en place de ce dispositif.